Cervelle d’oiseau

On dit parfois de quelqu’un qui oublie tout, qu’il a une cervelle d’oiseau.

L’histoire que je vais vous raconter, est entièrement vraie. Elle fait réfléchir sur la condition animale.


Il y a très longtemps. J’étais jeune et beau (surtout jeune). J’habitais avec mes parents, une maison à Lys-lez-Lannoy.

A l’arrière de cette maison, une véranda et un jardin. 


Détails importants : dans cette véranda, mon père avait découpé une chatière, pour permettre à notre félin d’entrer et sortir à volonté.
Le jardin était séparé de celui du voisin par un grillage.

Un jour, mon père a aperçu un jeune oiseau (je ne sais pas de quelle marque) qui se débattait, les pattes prises dans le grillage.
Il s’est porté au secours de cet animal, pour le libérer. Mais l’oiseau se débattait, et dans la bagarre, il s’est arraché un morceau de sa patte droite (l’oiseau, pas mon père)
Une fois l’oiseau libéré, il s’est sauvé sans demander son reste.

Plusieurs mois se passent.
Un jour, on entend un drôle de bruit dans la véranda. On voit un oiseau en train de voleter dans la pièce. Il a dû entrer par la chatière.
Il a bien grossi, mais on a reconnu tout de suite l’oiseau que mon père avait sauvé, du fait qu’il lui manquait un bout de sa patte droite.
Ni ma mère, ni moi, ne pouvions l’approcher. Mais il s’est laissé prendre par mon père.
Il l’a pris dans ses mains, l’a conduit à l’extérieur, et l’a libéré.
L’oiseau s’est envolé, mais, avant de partir, il a décrit un cercle au-dessus de nous. 
On ne l’a plus jamais revu.

Vous en penserez ce que vous voulez. Moi je pense que cet oiseau s’est souvenu de celui qui l’avait sauvé, et qu’il a voulu montrer une espèce de reconnaissance.